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Silice cristalline : des risques aussi pour les consommateurs

Silice cristalline : des risques aussi pour les consommateurs

Bricoleurs, protégez-vous quand vous percez du béton, découpez du carrelage ou poncez du mortier ou de l’enduit ! La poussière générée par ces travaux contient de la silice cristalline, un minéral particulièrement nocif pour les voies respiratoires.

Tout matériau qui contient du sable

« Briques, parpaings, plans de travail… tout matériau qui contient du sable est concerné. En perçant le béton ou découpant le carrelage, on modifie la surface des particules de poussière de sable qui deviennent alors plus réactives et inflammatoires quand elles atteignent les alvéoles pulmonaires », explique Guillaume Boulanger, expert au sein de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Le 22 mai, l’Anses publiait un rapport sur les risques pour la santé des travailleurs exposés en France à la silice cristalline. L’Agence estime que 23 000 à 30 000 travailleurs seraient soumis à des niveaux excédant la valeur limite d’exposition professionnelle, actuellement fixée en France à 0,1 milligramme par mètre cube d’air (mg/m3).

Classée comme cancérogène avérée pour l’homme depuis 1997 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), la silice cristalline naturellement présente dans le quartz peut provoquer silicoses et cancers bronchopulmonaires chez les travailleurs qui y sont exposés de façon intense et répétée.

Gare aux travaux de bricolage

Ainsi, si ce rapport se focalise avant tout sur les risques pour les travailleurs, il aborde aussi le cas des particuliers qui peuvent, lors de travaux de bricolage, être exposés à des niveaux susceptibles de dépasser les 0,1 mg/m3.

L’Anses appelle à renforcer l’information sur ces risques dans les points de vente. Les magasins de bricolage devraient ainsi inciter leurs clients à utiliser un masque de protection et à bien ventiler lorsque ces travaux sont réalisés en intérieur.

Quid des plans de cuisine en quartz ?

Cette recommandation vaut en particulier pour ceux qui voudraient découper leur plan de cuisine en quartz de synthèse, même si l’installation de ce type de matériau est normalement réservée à des professionnels. Ces plans – qui ne sont pas directement fabriqués en France, mais importés notamment d’Espagne – sont en effet découpés et rectifiés à façon par les marbriers et cuisinistes.

Outre la silice cristalline, ces pierres reconstituées contiennent de la résine polyester, des colorants… Ces composés présentent-ils un risque pour la santé des consommateurs ? Et pour l’environnement ? Le rapport de l’Anses ne répond pas à ces questions.

Des doutes sur l’innocuité

C’est pourtant bien à la suite de publications décrivant dans plusieurs pays (Israël, Espagne, Italie, États-Unis…) des cas de silicoses graves liées à l’usage de ces pierres synthétiques que l’Anses s’est saisie de ce sujet en 2015. Elle indique ne pas avoir pour le moment programmé d’étude sur ces aspects.

Les doutes persistent donc quant à l’innocuité de ce matériau pour les consommateurs. Plusieurs études menées depuis 2017 par la société de marbrerie MDY et son gérant Philippe Ledrans tendent à montrer non seulement la présence de forts taux de métaux lourds et de composés organiques volatils (COV), mais également une dégradation de la résine dans le temps, ce qui pourrait entraîner un relargage de certaines substances.

Expertise au point mort

Le 22 février 2018, la cour d’appel de Versailles ordonnait une expertise afin de faire toute la lumière sur le sujet. Elle exigeait que l’association internationale ASTA World Wide (à l’origine d’une procédure à l’encontre de la société MDY), qui regroupe les industriels du secteur, consigne 10 000 € afin de rémunérer les experts. Selon nos informations, cette somme n’a pas été provisionnée, ce qui rend caduque la désignation de l’expert.

ASTA World Wide n’a pas souhaité s’exprimer sur cette procédure en cours et se contente d’affirmer que « ses produits agglomérés existent depuis des dizaines d’années, sont utilisés par des millions de personnes dans le monde entier, ont été testés par des organismes de certification réputés et sont parfaitement sûrs pour les utilisateurs finaux ».

Cosentino, l’un des leaders du marché du quartz de synthèse, va plus loin en assurant dans un récent communiqué : « Après investigations, l’Anses a conclu à l’absence de nocivité de la silice cristalline pour le consommateur final. »

Interprétation erronée de Cosentino

Une interprétation que l’Anses considère « en partie erronée ». « Nous avons seulement renoncé à proposer au niveau européen une classification de la silice cristalline comme cancérogène, explique Guillaume Boulanger, et ce pour deux raisons. Au cours de l’expertise, fin 2017, les travaux exposant à la poussière de silice cristalline en milieu professionnel ont été inscrits en tant que cancérogènes dans la directive sur la protection des travailleurs. Par ailleurs, aucune utilisation par les consommateurs de la silice cristalline, en tant que substance seule, entraînant une exposition importante par inhalation, n’a été identifiée. »

Pour l’heure, la question de la dangerosité des plans de travail en quartz de synthèse reste donc entièrement ouverte.

Également un article commentant les faits :

11 juin 2019 : Au-delà des résines polyester et des métaux lourds qui composent les plans de cuisines en quartz ; Après deux ans d’investigation l’ANSES a officiellement annoncé les conclusions de leurs premières investigations sur le composant principal des plans en quartz.

Les résultats confirment que la base même du quartz (la Silice Cristalline) est cancérigène pour les marbriers qui interviennent sur les plans de cuisine en quartz.

La haute teneur en silice cristalline cancérigène du quartz doit désormais amener TOUS les opérateurs à s’équiper de :

*Extracteur d’air mécaniques sans aucun rejet de poussière à l’extérieur afin de ne pas polluer l’air environnant.

*Murs d’eau.

De plus, l’ANSES recommande fortement le façonnage à l’eau.

Les eaux et les boues de sciage devront être traitées comme des déchets dangereux (dues aux résines à base de styrènes et métaux lourds) afin de ne pas polluer le réseau d’eau public.

L’AMEF suggère que le principe de précaution soit appliqué à tous visiteurs entrant dans des ateliers fermés et non équipés.

Le travail du quartz devra à terme être réalisé en cabine confinée avec un opérateur équipé de toutes les protections existante (Méthodologie appliquée pour la peinture automobile), afin d’éviter toute exposition sanitaire pour les opérateurs et les visiteurs.

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